En tant que jeu Wii U, voir Super Mario 3D World débarquer sur Switch n’est pas vraiment une surprise. À l’instar d’autres versions Deluxe, Nintendo s’est bien senti obligé d’ajouter un petit quelque chose pour justifier un éventuel rachat. Pour le coup, on parle d’un jeu quasi-complet assez unique : Bowser’s Fury. Nous avons pu y jouer quelques heures.
Chat va barder
Sorti en 2013 sur Wii U, Super Mario 3D World fait partie de cette nouvelle vague de jeux Mario à la fois terriblement classiques, mais qui savent tirer profit d’une formule éculée de 30 ans comme jamais.
Malgré le terme 3D, Super Mario 3D World fonctionne bien plus comme un New Super Mario Bros avec son gameplay à l’ancienne qu’à un titre plus ambitieux comme Galaxy ou Odyssey. Une perspective entre les deux mondes qui n’est pas inintéressante et qui se suffit pourtant à elle-même. Il est difficile de se foirer quand il y a écrit “Super Mario” sur la jaquette, de toute façon.
Niveau gameplay… bah, c’est du Mario, justement. Malgré quelques emprunts à certains Mario 3D, le panel de mouvements est assez limité, bien plus proche des jeux classiques de l’époque. Toutefois, c’est l’ajout d’une profondeur et d’une caméra éloignée qui fait toute la différence. Un peu comme si on jouait à un Mario 2D vu de dessus.
Encore une fois, Nintendo fait de la magie noire : vous avez déjà joué à Super Mario 3D World, mais en même temps, vous n’y avez pas joué (enfin, si… à condition d’être un clampin qui a possédé une Wii U). C’est fou de se rendre compte Big N arrive à renouveler un concept aussi rincé à chaque sortie, surtout avec des changements difficilement tangibles.
Nintendo fait de la magie noire : vous avez déjà joué à Super Mario 3D World, mais en même temps, vous n’y avez pas joué.
Les niveaux de Super Mario 3D World sont assez courts et très linéaires, mais chacun révolutionne autour d’un concept parfaitement exploité par le gameplay si bien huilé de Mario. Plateformes mobiles directionnelles ou qui pivotent à chaque saut, plaques de pression qui nécessitent la manipulation de clones et plateformes qui apparaissent à un rythme bien défini… les idées de level design ne manquent pas et renouvellent régulièrement l’expérience d’un monde à l’autre.
Le jeu est aussi assez flexible dans son approche, à commencer par le choix d’un des personnages aux capacités uniques : Luigi saute plus haut, Peach peut planer dans les airs et Toad court plus vite. En associant les costumes disséminés dans les niveaux, comme celui de chat qui permet d’escalader les murs, il y a souvent mille et une façons de passer un obstacle.
Certaines phases exigent une exécution attendue et précise, mais il y a régulièrement moyen de filouter le level design, mais le jeu en reste conscient. Il y a zéro frustration dans la progression.
Bon, le titre possède toujours des boss d’une facilité affligeante, mais à l’instar des jeux Nintendo modernes, collectionner les étoiles et les tampons n’est pas une mince affaire. Certaines opportunités uniques obligent régulièrement à recommencer un niveau pour le terminer à 100%… et encore faut-il les repérer.
“New” Super Mario 3D World
Bref, Super Mario 3D world, c’était plutôt cool en 2013 et ça l’est toujours aujourd’hui, même sur Switch.
Cependant, à contrario d’autres rééditions de jeux Wii U du même genre, les nouveautés présentes dans cette version Switch, sont assez… maigres. Bien que les personnages aient gagné la possibilité de plonger comme dans Super Mario Odyssey et que le titre semble avoir été légèrement accéléré pour plus de dynamisme, Super Mario 3D World ne profite pas réellement de contenu supplémentaire exclusif.
Certes, il est désormais possible de jouer en ligne — à croire que le Switch Online serve à quelque chose — comme si on avait encore le droit d’inviter des copains·ines sur son canapé, mais en dehors d’un mode photo aussi inattendu que rigolo, il ne semble pas y avoir de vraie raison de craquer pour un titre publié en 2013.
Et pourtant, la cerise dans la boîte mystère qu’on retrouve dans le menu principal, c’est bien Bowser’s Fury. Pressenti lors son annonce comme une extension directement incluse dans Super Mario 3D World Switch, Bowser’s Fury est une véritable petite aventure exclusive Mario purement solo. Toutefois, une seconde manette pourra incarner Bowser Jr. pour prêter main-forte, un peu comme Cappy dans Odyssey.
On retrouve le game design de Super Mario 3D World, mais la caméra est aussi proche que n’importe quel Mario 3D. Les niveaux auraient leur place dans le jeu principal, mais le contexte est complètement différent : Bowser’s Fury présente un petit monde ouvert où il est possible d’aborder un parcours depuis n’importe quel angle. C’est assez étrange au premier abord, mais dans les faits, ça fonctionne plutôt bien.
La cerise dans la boîte mystère qu’on retrouve dans le menu principal, c’est bien Bowser’s Fury.
Évidemment, l’emprunt aux Mario 3D ne s’arrête pas là puisque Bowser’s Fury invite à collectionner des Astres félins pour progresser dans l’aventure. Chaque niveau peut-être recommencé avec un objectif différent pour obtenir d’autres Astres, avec des variations dans le level design. C’est plutôt malin, mais d’une certaine façon, Mario 64 le faisait déjà.
Dans Bowser’s Fury, il y a “Bowser” qui est littéralement au centre de l’attention et de l’immense lac où se déroule cette mini-aventure. De temps en temps, le roi des koopas se réveille dans une fureur noire, déchaînant les enfers sur la tête du pauvre Mario, et ce à n’importe quel moment.
Bowser se transforme alors en élément perturbateur imprévisible qui apporte une variété bienvenue à des niveaux dont le joueur est encouragé à explorer complètement et recommencer maintes fois.
De temps en temps, le roi des koopas se réveille dans une fureur noire, déchaînant les enfers sur la tête du pauvre Mario, et ce à n’importe quel moment.
Les dangers se multiplient (comme un souffle de feu gigantesque qui nécessite de se cacher intelligemment), mais le cataclysme ambiant peut se transformer en chance, où de nouvelles plateformes temporaires permettent d’aborder le parcours de façon différente.
Ces phases sont souvent les seules occasions de mettre la main sur certains secrets, bien que le fait d’attendre la prochaine colère de Bowser quand on est sur une piste risque de casser un peu le rythme du jeu.
Une fois que Mario a récolté assez d’Astres félins, le plombier moustachu peut enfin tenter de calmer Bowser à coups de patounes de Giga Mario Chat, lors d’un combat de kaijus des plus impressionnants (et un peu ridicule).
Difficile à estimer la durée de vie du machin (je ne sais pas trop comment le qualifier), mais Bowser’s Fury n’est clairement pas qu’une bête extension de Super Mario 3D World. Pour l’instant, ça n’a pas l’étoffe d’un jeu complet, mais la promesse d’une expérience à la fois complémentaire au jeu de base et unique est réellement tangible.
Il est peut-être là l’argument de racheter un jeu sorti initialement sur Wii U… encore.
Faut pas s’énerver comme ça, hein ?
Si Super Mario 3D World devrait être le même jeu paru en 2013 à quelques détails près, Bowser’s Fury pourrait vous encourager à racheter un jeu que vous possédez peut-être déjà. Loin d’être une bête extension, l’aventure alternative proposée est une expérience assez unique, à mi-chemin entre un vrai Mario 3D et 3D World… sans parler d’un monde ouvert étonnant où tous les parcours sont connectés. En bref, la première grosse exclusivité Switch de cette année 2021 pourrait réserver quelques surprises.
Super Mario 3D World + Bowser’s Fury sera disponible le 12 février sur Nintendo Switch.