Presque 3 ans après sa révélation à l’E3 2019, Tango Gameworks est enfin prêt à nous montrer du gameplay de Ghostwire: Tokyo, désormais prévu pour le 25 mars sur PC et PS5. Nous avons pu visionner une démo de gameplay de 30 minutes, faisant un tour d’horizon de l’expérience proposée par un FPS en monde-ouvert assez particulier, mixant vie urbaine et folklore japonais.
Croyez aux histoires de fantômes, vous en vivez une
Plutôt discret depuis son annonce en 2019, Ghostwire: Tokyo a longtemps été comparable aux yôkais qu’il compte dépeindre : discrets et insaisissables. Toutefois, les esprits se dévoilent enfin au grand jour et n’ont plus peur de se montrer, car Ghostwire: Tokyo sort le mois prochain : le 25 mars pour être précis.
Comme pressenti dans les premiers teasers de gameplay qui ont accompagné la révélation du titre, Ghostwire: Tokyo est donc un FPS, une première pour Tango Gameworks. Jusqu’à maintenant, le studio de Bethesda fondé par le légendaire Shinji Mikami (Resident Evil, Devil May Cry) s’est uniquement occupé des deux opus Evil Within, et sachant que les shooters à la première personne sont presque inexistants dans l’industrie japonaise, il n’en fallait pas plus pour m’intriguer au plus haut point.
Même si on reconnaît la patte du studio quand on compare le titre avec la franchise Evil Within, Ghostwire: Tokyo n’est pas un jeu d’horreur en soi. Son atmosphère et son ambiance cherchent à mettre le joueur mal à l’aise, découvrant des quartiers de Tokyo plus vrais que nature en proie au paranormal, mais cet aspect s’estompe rapidement quand l’action prend le pas.
Ainsi, le joueur incarne Akita, un jeune tokyoïte qui se réveille dans les rues d’une mégalopole… déserte. 99% de la population s’est évanouie dans les airs pour une raison encore mystérieuse, et si Akita est encore là pour le constater, c’est parce qu’un certain K.K. habite désormais son esprit .
Ce compagnon de fortune – qui n’est pas doublé par Keanu Reeves – se révèle être extrêmement familier avec le monde paranormal normalement attribué au folklore japonais, dont les créatures et esprits contés dans les mythes et les légendes occupent désormais les lieux. Mais si Akita est motivé par le souhait de retrouver sa soeur, K.K. pourrait avoir ses propres objectifs.
Même si on reconnaît la patte du studio quand on compare le titre avec la franchise Evil Within, Ghostwire: Tokyo n’est pas un jeu d’horreur en soi.
Grâce au squatting mental de K.K., Akita peut désormais user de pouvoirs spirituels qui serviront à exorciser les esprits belliqueux et purifier certains lieux, afin de reprendre peu à peu le contrôle de la ville et libérer les âmes piégées de centaines de milliers d’habitants de Tokyo.
Forcément, le premier truc qui frappe à la vue des environnements des Ghostwire: Tokyo, c’est l’ambiance proposée par le titre : on reconnaît aisément certains quartiers célèbres de la capitale du Japon, comme le fameux carrefour de Shibuya, mais les rues soudainement désertées offrent un cachet particulièrement savoureux, avec toute la narration environnementale qui va avec (vêtements au sol, voitures accidentées, etc).
Cette retranscription un brin romancée de Tokyo se révèle être particulièrement immersive, surtout grâce au parti pris de la première personne, mais c’est le mélange avec le folklore classique japonais qui pourrait intriguer les joueurs qui s’intéressent un minimum à la culture ambivalente du Pays du Soleil levant. Et puis, on peut communiquer mentalement avec les animaux de compagnie soudainement sans maîtres, ce n’est pas le pied, ça ?
La plupart des esprits (les yôkais) rencontrés par Akita sont tous inspirés ou tirés de véritables légendes et mythes japonais, donnant ce sentiment que le paranormal “local” a toujours été d’actualité, mais qu’il décide se sortir au grand jour après cette étrange disparition de masse. Entre les gratte-ciels et les innombrables panneaux publicitaires OLED, certains quartiers historiques et lieux de culte prennent tout de suite une place centrale et s’insèrent de façon organique dans le contexte de monde ouvert… un poil trop classique.
Neko matata
En effet, Ghostwire: Tokyo se révèle déjà être un monde ouvert à check-list assez banal au premier abord, avec ses avant-postes à libérer maquillés par une surcouche de folklore nippon, mais son contexte est tellement prenant qu’il en devient plus qu’intrigant.
Entre deux quêtes principales, Akita peut explorer librement les quartiers de Tokyo et purifier les portails Torii qui génèrent une étrange brume qui renforce les esprits et débloquer des voyages rapides, tandis les différents autels répartis dans la ville permettent de débloquer des capacités.
Diverses rencontres à travers la ville permettront de collecter les âmes des malheureux habitants de Tokyo (les 240 050, pour être précis) à l’aide de talismans katashiro. Leur utilité n’a pas encore été précisée, mais je suppose personnellement qu’il s’agit d’une jauge d’expérience qui permettra ensuite de débloquer des nœuds dans l’arbre de talents d’Akito, tandis que ses différentes capacités se retrouvent éparpillées aux quatre coins de la ville dans des autels infestés de yôkai. Si la piétaille est légion, certains yôkai plus puissants exigeront aux joueurs d’êtres prudents.
Ghostwire: Tokyo se révèle déjà être un monde ouvert à check-list assez banal au premier abord, mais son contexte est tellement prenant qu’il en devient plus qu’intrigant.
Histoire de varier les plaisirs et éviter la redondance quasi inévitable d’un monde ouvert, Ghostwire: Tokyo propose également des quêtes secondaires narratives qui permettent de plonger davantage dans le monde occulte de Tokyo. Nous avons pu découvrir qu’une seule de ces quêtes, où l’esprit d’une vieille femme suppliait Akito d’aller libérer un esprit domestique, un zashiki-warashi, détenu par un propriétaire dont la cupidité l’a accompagné dans le monde spectral. Une petite visite au domicile de l’âme fautive pour une confrontation, un sceau d’exorcisme dessiné dessiné au stick ou le pad tactile de la DualSense, et le tour est joué. Pas de combat ce coup-ci.
Tango Gameworks n’a pas perdu sa main dès qu’il s’agit de distordre la réalité, et on devrait retrouver un peu d’Evil Within dans Ghostwire: Tokyo. Au moment où Akita récupère l’arc spectral de K.K., une barrière spirituelle l’empêche de quitter les lieux. La source se trouve dans un appartement adjacent, qui se retrouve alors sans dessus-dessous par des forces occultes, altérant de façon agressive l’espace et la gravité des lieux.. Le but du jeu est donc de trouver un chemin jusqu’à pouvoir détruire l’origine du phénomène. Rien de bien compliqué, mais ces petits moments servent à donner davantage d’épaisseur à l’univers ambivalent du titre.
Une fois sorti de l’appartement, Akita se laisse tomber du troisième étage, afin que l’on constate que le titre met également en avant une exploration assez verticale. Différents yôkai amicaux permettront aux joueurs de se grappiner jusqu’aux toits des immeubles, révélant des points d’intérêts supplémentaires. Il sera également possible de planer pour faciliter la navigation depuis les airs.
Le feu sacré
Au niveau des combats, c’est peut-être là que le titre est encore difficile à juger, car pour un joueur de FPS invétéré, l’action semble particulièrement… molle. Peut-on dire que c’est fait exprès ? Peut-être, car les affrontements s’annoncent en réalité comme particulièrement tactiques.
Le bestiaire de Ghostwire: Tokyo semble très varié (et avec beaucoup de personnalité), et il faudra apprendre le comportement de chaque type d’esprit maléfique pour espérer s’en sortir sans trop de bobos. Les différentes capacités d’Akita sont des projectiles élémentaires aux diverses propriétés, plus ou moins utiles en fonction du positionnement des ennemis.
Au-delà des animations des mains qui oscillent entre le spectaculaire et le rigide, les combats sont plutôt impressionnants tout en étant lisibles, mon détail préféré étant l’état des esprits visible directement sur leur enveloppe qui se dégrade. Soit le joueur en vient à bout à force d’attaquer sans relâche, soit il les exorcise d’un coup à l’aide de fils spirituels (je n’ai pas bien saisi la condition requise). Attention, la canalisation de la capacité est un peu longue, rendant alors le joueur vulnérable aux attaques des ennemis encore actifs.
Tout l’art du combat consiste alors à neutraliser un maximum de cibles en même temps, afin qu’un seul coup de fils spirituels puisse les éliminer tous en une fois. Quand les planètes s’alignent, le résultat semble particulièrement satisfaisant. Toutefois, les “munitions” semblent limités, alors il faudra varier les types d’attaques pour ne pas être à court trop rapidement. Des consommables comme des talismans qui font office de grenades paralysantes ne seront pas de trop pour prendre le dessus.
Le bestiaire de Ghostwire: Tokyo semble très varié (et avec beaucoup de personnalité), et il faudra apprendre le comportement de chaque type d’esprit maléfique pour espérer s’en sortir sans trop de bobos.
Les yôkais hostiles sont particulièrement agressifs, et chaque type d’esprit possède une attaque unique qu’il faudra apprendre à identifier afin de pouvoir sauter ou placer un contre au bon moment. Si les premières rencontres semblent êtres d’une simplicité enfantine, les choses se corsent rapidement quand les ennemis sont particulièrement nombreux. Parce que le titre reste un jeu de l’écurie Bethesda, un peu d’infiltration permettra d’éliminer des ennemis dans le dos, histoire de réduire leur rang avant le déclenchement du combat.
Coup de fil spirituel
Ghostwire: Tokyo s’annonce comme un FPS en monde-ouvert assez classique dans le fond, mais assez original sur la forme, notamment grâce à son univers unique. Les environnements urbains de Tokyo où l’occulte japonais impose sa loi promettent une sacrée immersion et une aventure assez unique, mais on espère juste que les combats tactiques arriveront à le rester durant la progression et que les opportunités d’explorations offertes par le monde ouvert ne s’essoufflent pas trop vite. À moins de deux mois de la sortie, ma curiosité vient d’être rejointe par une once d’impatience.
Ghostwire: Tokyo sera disponible le 25 mars sur PC et PlayStation 5.