Vivendi lâche la grappe d’Ubisoft et revend toutes ses parts (et Tencent en rachète une partie)

Vivendi a revendu toutes ses parts qu’il avait dans Ubisoft et abandonne ainsi sa volonté d’acquérir l’éditeur français. Tencent est désormais en possession de 5% de la société.

Veni, Vidi, Vivendi

Victoire pour Yves Guillemot et Ubisoft, ce dernier n’est plus menacé par un rachat de Vincent Bolloré et toute sa clique de chez Vivendi. Dans un communiqué, Ubisoft indique que Vivendi revend l’intégralité de ses parts dans la société de jeu vidéo, soit 27,3% du capital. C’est donc un bras de fer financier de plus de deux ans qui s’achève sur une victoire de l’éditeur français.

En effet, la volonté quasi hostile de Vivendi d’acquérir Ubisoft n’avait pas manqué d’agacer Yves Guillemot et l’équipe exécutive. De nombreux plans de communications avaient été dirigés vers les autres actionnaires et le grand public pour faire comprendre qu’une acquisition d’Ubisoft par Vivendi serait TOUT sauf une bonne idée, et que la direction qui manage les différents projets de jeux finiraient par perdre sa personnalité et l’envie d’innover.

 L’évolution de notre actionnariat est une excellente nouvelle pour Ubisoft. Elle a été rendue possible par l’exécution remarquable de notre stratégie et par le soutien déterminant de nos talents, de nos joueurs et de nos actionnaires. Je voudrais les en remercier chaleureusement.

A priori, même Vivendi semble content de la manoeuvre. Si ce dernier a perdu la volonté de se battre contre les frères Guillemots, il repart tout de même avec plus de 2 milliards d’euros grâce à la revente de ses parts, soit un gain de 120% comparé à ce qu’il a investi ces deux dernières années, grâce à la bonne performance d’Ubisoft. Vivendi s’engage alors à ne pas toucher aux actions d’Ubisoft pendant 5 ans. Malheureusement, la guerre n’aura pas été sans victimes et Gameloft reste toujours aux mains de Vivendi et continue de fermer des studios.

Et toutes ces parts dans la nature, elles deviennent quoi ?

Sur les plus de 30 millions d’actions détenues par Vivendi, un tiers ont été rachetés par Ubisoft même, et les frères Guillemots en achètent une autre partie pour sécuriser leur statut d’exécutif dans la boîte. Le reste est investi par un fonds de pension aux États-Unis, de nouveaux actionnaires divers et surtout… le tentaculaire Tencent.

Pas de panique, Tencent ne compte pas achever le travail de Vivendi et tenter de prendre le contrôle de l’éditeur français comme il a bien su le faire avec d’autres sociétés. Désormais actionnaire à hauteur de 5%, cette part fait partie d’un accord sur le long terme avec la direction d’Ubisoft qui participe à un plan de pénétration sur le marché chinois.

Le partenariat stratégique que nous avons signé nous permettra d’accélérer dans les prochaines années notre développement en Chine, et d’exploiter un marché dont le potentiel est considérable.

En échange, Tencent n’obtiendra pas de sièges au conseil d’administration et s’engage à ne pas acheter de parts supplémentaires.

L’action d’Ubisoft est partie à la hausse ce matin, à l’ouverture, et l’action a grimpé de 4,7%.