DigitalFoundry fait de nouvelles révélations concernant la nouvelle console de Nintendo. Après avoir annoncé que la Switch tournerait sur Nvidia Tegra X1 avec un GPU Maxwell de seconde génération, les spécialistes d’Eurogamer se sont exprimés dans un article au sujet de la puissance de la machine en modes console de salon et portable, et la note est salée…
Le jour et la nuit
C’est de cette façon que DigitalFoundry décrit la différence de puissance entre les modes “docked” (console de salon) et “undocked” (console portable). Il y aura en effet deux modes de puissance, selon la façon dont vous utiliserez la Nintendo Switch. Dès que vous la retirerez de son dock pour jouer en vous promenant, à la manière de ce que vous feriez avec une 3DS, la console basculera sur un mode de puissance qui permettra d’économiser la batterie mais qui diminuera considérablement les performances du GPU. Si certaines rumeurs laissaient penser qu’un second GPU serait inclus pour palier à ce problème, on sait aujourd’hui qu’il n’en sera rien.
On apprend en revanche que le processeur ne sera pas touché par le passage de la console en portable, offrant des performances similaires que ça soit en mode “docked” ou “undocked”.
Un puissance diminuée de 40% en mode portable
Tout le problème est véritablement à aller chercher du côté du GPU, puisqu’une Nintendo Switch “docked” s’avère 2,5x plus puissante que lorsqu’elle est “undocked”, mais les choses vont plus loin : même “docked”, la console ne tire pas parti de toute la puissance du Tegra X1 de Nvidia. La fréquence d’horloge est en effet plafonnée à 768MHz, bien en dessous de ce que propose la Shield Android TV avec ses 1GHz, comme le souligne DigitalFoundry.
Vous vous dites qu’on a fait le tour ? Que nenni ! Non seulement la Switch, une fois décrochée de son dock, voit les capacités de son GPU diminuées de quarante pour-cent (passant de 768MHz à 307,2MHz – une hécatombe), mais les développeurs se voient offrir la possibilité d’aligner les performances “docked” sur celles du mode “undocked”. Autrement dit, même lorsque la machine serait fixée à son dock, le GPU de la Switch pourrait, pour certains jeux, tourner à moins quarante pour-cent de ses capacités. Un tel choix pourrait être opéré si un studio craignait par exemple une baisse trop importante de la qualité de son jeu en mode portable. DigitalFoundry présente ce tableau, qui résume bien les choses :
Oh, et au cas où vous vous diriez qu’il ne s’agit là que d’une rumeur bête et méchante, sachez que ce tableau a été fourni aux développeurs directement par Nintendo et accompagné de la note suivante : “Les informations de ce tableau correspondent aux spécifications finales concernant les configurations de performance et les modes de performance que les application pourront utiliser au lancement.”
Voilà voilà.
L’impact sur les jeux
Il ressort, selon un développeur ayant informé DigitalFoundry, que le développement des titres pour Nintendo Switch s’en trouve compliqué. En effet, l’écran de la console – que vous pouvez détacher pour jouer avec à la manière d’une console portable – a une résolution de 720 pixels. Puisque le mode “docked” est à brancher sur une TV HD, la résolution passe alors à 1080 pixels. Le développeur en question souligne que cela revient à développer deux versions différentes d’un même jeu, “c’est comme produire un jeu PS4 et une variante PS4 Pro“. Pour faire encore plus imagé, c’est comme si vous vous pointiez chez votre vendeur favoris et que vous aviez face à vous, au choix, la possibilité d’acheter un jeu PS4 ou un jeu PS4 Pro.
Néanmoins, les spécialistes d’Eurogamer précisent qu’aux vues des fameuses spécifications techniques, ce qu’on a pu voir en terme de gameplay n’en est que beaucoup plus impressionnant – on pense par exemple à Zelda: Breath of the Wild, que Jimmy Fallon a récemment testé en direct dans les deux modes de puissance. Maintenant, il s’agit d’un jeu estampillé Nintendo, et on sait à quel point la firme nippone sait tirer parti des capacités de ses consoles à fond (encore heureux)… rien ne dit qu’il en sera de même pour les développeurs tiers. En effet, même si la génitrice du plombier moustachu a annoncé avoir le soutien de nombreux développeurs tiers et que certains ont effectivement commencé à se pencher sur le cas de la Nintendo Switch, il sera bien plus périlleux – pour ne pas dire casse-gueule – pour les studios de produire des versions Switch qui tiennent la route en toute circonstance (ou en tout mode, pour le coup. Oui je sais, ça fait moche. D’où la parenthèse).
Le doute est de fait également permis en ce qui concerne la quantité de titres créés par des développeurs tiers pour ou en compatibilité pour la Nintendo Switch…
Je suis pas rassuré !
Comme quoi, il faut toujours rester prudent jusqu’aux tests réels par les utilisateurs.
En même temps c’était prévisible que les performances seraient pas uniformes. Un PC portable égalera jamais un PC fixe…
Déjà que j’étais pas spécialement emballé…