Infinite Crisis : on a testé pour vous

La semaine dernière nous étions invités, Lilice, Roux et moi même, à tester Infinite Crisis, le MOBA de Warner Bros et Turbine. C’est donc à Londres que nous nous sommes rendus afin d’assister à une conférence de présentation du jeu, avant de pouvoir jouer quelques parties; voici ce qui en ressort :

Pour ceux qui sont déjà largués

Si vous n’avez absolument pas suivi l’actualité d’Infinite Crisis, il s’agit d’un MOBA (soit un League of Legends-like, n’ayons pas peur des mots) qui se situe dans l’univers de DC Comics (ne surtout pas confondre avec Marvel, au risque de vous attirer les foudres de tout plein de fans. On parle bien ici de Batman, Wonder Woman et leurs petits copains de la Justice League, sans oublier leurs Nemesis classiques tels que le Joker, etc. Pas de Spiderman !). Notez également que le jeu sortira dans un premier temps en anglais, une traduction française arrivera dans les mois suivants. Maintenant que tout le monde a saisi le principe, parlons gameplay.

Le jeu pour tous

Côté gameplay donc, la seule carte proposée actuellement est une carte de type dominion comme pourront le reconnaître les joueurs de LoL, ou plus simplement de conquête. Cela signifie une carte circulaire et 5 points de capture répartis autour de la carte. L’objectif est simple : contrôler le plus de points possible en se rendant dessus afin de faire perdre des points à l’équipe adverse. Chaque équipe commence la partie avec une jauge de 500 points, si vous contrôlez 3 bases ou plus vous ne perdez pas de points et en toute logique l’équipe adverse perd les siens, moins elle contrôle de base, plus les points chutent rapidement. La première équipe à 0 points perd la partie, bien évidement. Jusqu’ici, rien que du très classique dans le mode de jeu, même si le choix d’un dominion pour une première carte est assez original. L’intérêt d’une telle carte pour moi est de proposer des combats plus rapides, plus fréquents, un mode de jeu plus nerveux et dynamique.

Le jeu s’adresse à tout type de joueur, du routard du MOBA au fan de DC qui n’a jamais essayé un jeu de ce genre : l’interface est très noob-friendly (rien de péjoratif ici), et de nombreux feedbacks visuels aident les joueurs à démarrer : le jeu vous conseille automatiquement des items à acheter ou des compétences à augmenter lorsque vous avez des points de compétences non dépensés ou beaucoup d’argent, et l’item shop est très facile d’utilisation : si vous souhaitez juste aller au plus vite, vous pouvez acheter tous les items recommandés en quelques clics seulement. Autant de dispositifs qui aident les nouveaux joueurs à se plonger rapidement dans le jeu et à avoir un minimum d’efficacité. Pour autant si vous êtes un peu plus expérimenté dans les MOBAs, rien ne vous empêche de commencer à builder un peu, l’interface du shop étant très agréable et intuitive, vous retrouverez rapidement vos marques et habitudes de PGMs ! Lors de l’événement nous avons joué quelques parties, et malgré une grande disparité de niveaux entre les différentes équipes les joueurs les moins habitués du genre ont tout de même donné du fil à retordre aux joueurs réguliers, et tout le monde a pu trouver son fun. Pari réussi du côté “tous publics” pour Infinite Crisis jusqu’ici !

Mais moi j’étais bien sur LoL (ou Dota), pourquoi j’irai jouer à autre chose ?

C’est la question que nous avons posée aux développeurs, quelles innovations apporte Infinite Crisis ? Quoi de nouveau sous le soleil du MOBA ? Et bien apparemment, plusieurs choses :

• Un environnement destructible : vos actions se répercuteront sur l’environnement, c’est à dire que si vous projetez un ennemi dans un mur, il y a de fortes chances que le mur se brise et provoque un éboulement sur l’ennemi en question, par exemple. Cela apporte donc une nouvelle dimension au gameplay, il faudra maintenant compter avec le décor. Vous pouvez influer dessus via vos mouvements ou les compétences de vos héros, mais aussi via des pouvoirs qu’on rapprochera des sorts d’invocateur de league of legends que vous débloquerez au fil des parties. Ils sont aussi divers que prendre une voiture et la jeter sur vos ennemis, prendre un voiture et la consommer pour récupérer des PVs, faire tomber une météorite sur vos ennemis… On retrouve également des sorts classiques du type se téléporter sur une base ou sur un minion allié, par exemple.

• Des événements dynamiques : périodiquement des événements se produiront qui peuvent modifier le cours de la partie. Nous avons par exemple pu expérimenter la chute d’une énorme météorite à un point aléatoire de la carte, modifiant la géographie entre autres, et tuant n’importe qui n’aurait pas la présence d’esprit de s’écarter. Si ce genre d’événement peut sembler apporter une dimension trop aléatoire au jeu, en fait pas vraiment : l’impact ne retournera pas la partie, mais apporte plus de dynamisme, plus de fun. A vous d’en tirer partie au mieux, même si c’est l’efficacité de votre équipe et pas une météorite qui vous fera remporter la partie … Cela peut être un coup de pouce ;)

• De nouveaux modes de jeu innovants : même si nous n’en savons pas plus pour l’instant, les développeurs nous ont promis que d’autres cartes et modes de jeu verront le jour au fur et à mesure, certains classiques et attendus, d’autres vraiment innovants … Stay tuned !

• L’univers DC : même si on ne peut pas vraiment parler d’élément de gameplay dans ce cas, il faut tout de même admettre que l’univers risque d’attirer bon nombre de fans de la licence, mais aussi des joueurs “pas plus fans que ça”, mais que l’univers super-héros peut attirer. A noter aussi que certains des personnages sont de grands classiques (Batman, le Joker, Wonder Woman …), et rendent l’univers familier et plus facile d’accès.

Puisqu’on parle de la licence …

A titre personnel, j’étais plutôt sceptique concernant l’utilisation de la licence DC Comics, s’attaquer aux super héros c’est toucher une communauté de fans parfois hyper puristes et très respectueux entre autres de la chronologie et des interactions entre les personnages; c’est un peu comme faire du funambulisme sans filet : un fiasco ou un triomphe … Au final je dois avouer que j’ai été assez agréablement surprise : l’univers est non seulement tout à fait respecté, mais également exploité dans son entier. Le joueur lambda qui ne connait que vaguement Batman et le Joker va entrevoir toute la profondeur de l’univers DC, et les fans pourront se féliciter de voir de nombreux personnages trop méconnus faire leur apparition en jeu. Afin d’exploiter la richesse de la licence DC dans son ensemble Warner et Turbine ont décidé de tirer partie du multivers DC : l’ensemble des Terres parallèles possédant chacune leur histoire et leur “ambiance” :

• Terre 0, telle que nous la connaissons
• Terre 13, un monde où la magie est loi
• Terre 17, où une poignée de survivants essaye de survivre aux conséquences d’une guerre atomique
• Terre 19, un univers steampunk
• Terre 43, corrompue par des monstres qui ont fait des héros tels que Batman des monstres eux mêmes
• Terre 44, où les héros sont des robots créés de mains d’hommes

Ainsi les héros phares de la licence seront-ils présents en plusieurs exemplaires dans le jeu, à l’image de Batman (Terre 0), Nightmare Batman (Terre 43) et Gaslight Batman (Terre 19), ou encore de Wonder Woman (Terre 0), Atomic Wonder Woman (Terre 17) et Mecha Wonder Woman (Terre 44), chaque version possédant son propre gameplay pour plus de richesse parmi les héros.

On a testé pour vous …

Comme je vous l’ai dit, nous avons eu l’opportunité de jouer quelques parties, et pour vous mettre l’eau à la bouche, Roux vous a préparé une analyse globale des héros et vilains que nous avons eu la chance de pouvoir tester :

• Doomsday est ce que l’on pourrait définir comme étant un tank à CC capable de modifier la position de ses ennemis et de rendre menaçant le moindre focus sur sa personne. Il bénéficie de skills de grab et de knockback ainsi que de sorts défensifs permettant d’augmenter ses résistances et de renvoyer une partie des dégâts subis. Sa particularité est de revenir a la vie avec des avantages tels qu’une meilleure résistance et de meilleurs dégâts à l’encontre du personnage qui l’a tué. D’après ce que l’on a pu constater, il s’agit d’un personnage relativement simple à jouer, bourrin dans son approche et très efficace dans les teamfights.

• Nightmare Batman est bien loin du Batman que l’on connait tous, Nightmare Batman est l’archétype même du vampire assassin qui a la particularité de pouvoir se heal à chaque auto attaque, de pouvoir se rendre invisble le temps de se repositionner, d’annihiler un focus ou encore de prendre par surprise ses adversaires. Il s’agit d’un personnage très puissant en monocible, extrêmement basé sur l’auto attaque, qu’il peut buffer par ailleurs, et qui a pour but de rusher les carrys et de les empêcher d’agir avec son ultime qui permet de stun ces derniers tout en leur infligeant des dommages. C’est un véritable chasseur qui ne laisse pas ses proies lui échapper avec un skillshot permettant de réduire leurs vitesses de déplacement.

• Poison Ivy est un personnage de support possédant de nombreux atouts. Grâce à ses capacités de heal ou de shield et de contrôle, il s’agit d’un support très flexible, autant à même de protéger ses alliés que de gêner ses ennemis. En effet, sur ce dernier point, elle ne manque pas de talent : elle est capable de blind ses ennemis, de leur infliger un knockback de zone ou encore d’installer une AoE large résumant parfaitement son rôle : heal ses alliés et infligeant des dommages et du slow à ses ennemis. Il s’agit donc d’un personnage polyvalent plutôt difficile à prendre en main d’après ce qu’il nous a semblé, mais à même de changer l’issue de beaucoup de situations défavorables.

• Shazam est un bruiser initiateur reposant sur ses skills qui nous a paru être un mix parfait entre contrôle, résistances et dégâts. En effet, bénéficiant d’un dash doublé d’un knockback, d’un shield personnel pouvant être réactivé pour deal davantage de dégâts sur ses auto attaques, d’un DoT AoE autour de sa personne et d’une charge à bonne portée avec un stun de zone massif, on peut dire qu’il s’agit d’un personnage clé pour les teamfights et les escarmouches isolées de par le fait que tout ses skills infligent une dose de dégâts réellement non négligeables sans avoir trop de stuff. Il nous est apparu comme un personnage puissant et fiable pas trop difficile à prendre en main.

• Cyborg correspond à l’archétype même du carry ranged, rôle dans lequel il excelle. Il s’agit d’un personnage qui se base énormément sur ses auto-attaques, capable d’augmenter ses chances de critique sur une cible unique, d’augmenter sa vitesse de déplacement, sa vitesse d’attaque, ou de burst d’un coup une team entière dans une zone devant lui. Il possède également quelques capacités d’harass autre que ses attaques basiques via un skillshot, et peux en outre diminuer la vitesse de déplacement des ennemis qui l’entourent. Il nous est apparu comme un champion très classique, peut être même un peu trop, mais redoutable dans sa fiabilité et qui se caractérisait par une grande facilité d’utilisation et d’apprentissage.

Voilà pour les personnages que nous avons pu tester, parlons maintenant des deux coups de coeur de Roux, personnages qui ont su sortir du lot et se montrer innovants :

• Gaslight Batman est un carry ranged extrêmement versatile et polyvalent, dépendant aussi bien de ses skills que de ses auto attaques, basé sur sa mobilité, ses capacités utilitaires hors du commun ainsi que son potentiel de kiting et de sniping. Il dispose de beaucoup d’avantages : debuff d’ennemis, possibilité de les révéler dans le brouillard de guerre ou lorsqu’ils sont furtifs, repositionnement en un éclair qui le rend difficilement gankable, dégâts AoE et ultime global pour défendre les objectifs ou finir ses opposants, tout cela avec de nombreuses capacités de slow. Il s’agit d’un personnage difficile à maitriser mais extrêmement gratifiant, et qui laisse une grande marge de progression aux joueurs.

• Le Joker est un carry ranged se caractérisant par une subtile approche entre dégâts, mobilité et contrôles. En effet, le Joker dispose d’une escape, d’un stun en skillshot et d’une forte propension à reposer sur des AoE pour deal ses dommages, ce qui le rend très intéressant pour la conquête d’objectifs. Ce qui fait de lui un vilain naturellement spécial en revanche, est sa capacité à devenir plus dangereux si un de ses ennemis ou de ses alliés meurt a proximité ! C’est donc typiquement un champion fourbe qui ne se pointe que quand quelques opposants ou alliés sont morts. Son gameplay le rend insaisissable et très dangereux et ses animations particulièrement amusant à jouer ou à affronter par ailleurs ! Quoi de mieux que de mourir du fait de dentiers qui nous poursuivaient?

Et l’e-sport alors?

Du point de vue de l’e-sport, Infinite crisis compte bien devenir un acteur déterminant de la scène compétitive du MOBA, ambition affichée par le biais d’un récent partenariat avec la MLG (Major League Series) qui est la plus grande organisation d’e-sport suivie par des milliers de viewers. Grâce à ce partenariat, Infinite Crisis se fera connaitre par la communauté de l’e-sport notamment par le biais d’événements dédiés, et ce à tous niveaux, étant avéré qu’Infinite Crisis rejoindra ses concurrents au sein du MLG Pro Circuit. C’est notamment par le biais d’un event à l’E3 que ce partenariat apparaîtra de manière concrète aux joueurs, à qui il sera proposé des matchs entre les teams compétitives Curse Academy et Complexity, streamés du 11 au 13 juin sur le site officiel d’Infinite Crisis ou de la MLG à partir de 12h. Nous ne vous parlons donc plus uniquement d’un MOBA Casual se limitant à un côté fun et défouloir, il s’agira d’un MOBA qui a vocation à compter et à s’afficher aux côtés des plus grands , car selon les mots mêmes des concepteurs “il est fun à jouer, possède une grande marge de progression et est naturellement attractif du point de vue du spectateur”. Comme le précise Jeffrey Steefel, “le but est de présenter aux joueurs les univers de DC auxquels ils sont le moins coutumiers, de façon à créer une large communauté mondiale qui s’illustrera dans les compétitions.”

Merci, et à bientôt !

En somme, si nous pouvions être sceptiques en partant de Paris, nous avons finalement eu une bonne surprise, avec un jeu agréable à jouer, facile à prendre en main, immersif, et une team de développeurs vraiment très accueillante et sympathique ! S’il y’a encore quelques progrès à faire, le jeu est néanmoins en bonne voie ! Alors, ça vous met l’eau à la bouche ?